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PARIS-BRUXELLES à VÉLO (brûler des calories, pas du pétrole …)

2020 : suite aux confinements et aux restrictions dues au covid19, les voyages sont devenus synonymes de contraintes. Je propose alors à un ami polonais, en plaisantant, de se rejoindre à vélo. Il me prend au mot. Deux ans plus tard, il part de Jastrzębie (ville qui se trouve à une centaine de kilomètres de Cracovie) et me rejoint à vélo près de Paris. De là, nous partons ensemble jusqu’à Bruxelles.


Notre mot d’ordre : brûler des calories, pas du pétrole

Notre hashtag : #voyagedécarboné

Notre mode de vie : le bivouac


A certains égards, c'est tout sauf un trajet de 500 kms, (et bien plus pour mon ami venant de Pologne) car même si ce n'est pas banal, nous sommes loin d'être les seuls à faire des kilomètres à vélo : Piotr et moi-même nous sommes rencontrés il y a 4 ans à 1200 km du Pôle Nord lors d'une expédition bivouac / kayak de deux semaines. Cette expérience a changé significativement notre vision du monde et nos modes de vie. Nous sommes peu aujourd'hui à savoir qu’il est possible de faire un voyage à empreinte carbone quasi nulle tout en se procurant une dose de sensations bien supérieure et bien plus durable que celle amenée par un séjour all inclusive en resort de l'autre côté de notre Planète. Si l'on ne peut contester le plaisir fugace à siroter un cocktail sur une plage de sable fin à l'autre bout du monde, le voyage décarbonné quant à lui, nous offre quotidiennement la satisfaction obtenue par la récompense recherchée en créant des liens qu'on ne crée pas en voiture, en avion et encore moins en hôtel usine. La récompense apportée par l'accomplissement des kilomètres semble presque un détail à côté de la sensation de plénitude à se satisfaire de trois fois rien : un vieux vélo, quelques sandwiches et des fruits, des rencontres et des invitations par des gens qui croisent notre route, des interactions jamais attendues (c'est l'une de mes définitions du voyage), loin du techno-solutionnisme … ça y est, nous sommes dans les clous de l'Accord de Paris et de la trajectoire de neutralité carbone d'ici 2050.


On a vu tout l'été les conséquences sans précédent de la dérive climatique en France, en Europe : des mégas-incendies qui ont fait perdre des milliers d'hectares de forêts, des sécheresses qui ont provoqué l'absence d'eau potable à plus de 100 communes en France … mais les gens veulent des vacances, du loisir, du bien-être. Chaque rapport du GIEC montre à quel point nos modes de vie occidentaux contribuent à ces situations dramatiques et désormais inscrites dans la durée. Alors quelles vacances choisir sans siphonner nos ressources et sans rajouter de CO2 dans l'atmosphère ? Peut-on profiter et s'amuser autant que si nous étions à l'autre bout du monde dans un hôtel club avec buffet à volonté matin, midi et soir ? Bonne nouvelle, la réponse est « OUI » ! Et nous avons même trouvé mieux ! Parce qu'en plus de profiter des joies de notre périple, nous ressentons une grande fierté à être dans l'action climatique. Par ailleurs, et même si ce n'est pas le but recherché, cela entretient la forme physique et donc une bonne santé. Il s’agit d’un mode de vie différent mais véritablement accessible à énormément d'entre nous. Nulle obligation de pédaler 120 kilomètres par jour comme nous. Il appartient à chacun de trouver son rythme.


Enfin, et pour information, un français émettait en moyenne 9,9 tonnes de eCO2 en 2019, dont 2,6 tonnes liées au transport, selon les chiffres du Ministère de la transition Écologique.



Paris Bruxelles, 28/08/2022 - 31/08/2022











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