T O N Y M E T Z G E R
PHOTOGRAPHY
C’est à la lecture de l’Indice Planète Vivante, publié par la WWF en 2018, que s’est scellé mon engagement pour l’environnement : près de 60% des populations animales sauvages ont décliné en 40 ans. Bon nombre d’entre elles sont en danger critique d’extinction comme l’orang-outang de Sumatra, le requin-ange (qui a donné son nom à la célèbre baie de la ville de Nice), l’éléphant et le rhinocéros noir d’Afrique, ...
Comment une telle information non démentie peut-elle avoir un si faible impact sur nos comportements ?
Probablement parce que la connaissance scientifique à elle seule est insuffisante, mais aussi parce que le déclin de ces populations animales est la conséquence d’une activité humaine sans précédent. Celle-ci nous a permis d’atteindre un niveau de confort historiquement inégalé dont nous ne voulons plus nous passer.
À partir de ce constat, je me suis interrogé sur la contribution qui pouvait être la mienne. Certes, je suis plongeur et photographe naturaliste mais il ne suffit pas de photographier un requin ou un glacier pour être engagé.
Jean Cocteau disait d’ailleurs : « tu dis que tu aimes les fleurs et tu leur coupes la queue. Tu dis que tu aimes les chiens et tu leur mets une laisse. Tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage. Tu dis que tu m’aimes alors moi j’ai peur ».
Puisqu’admirer la Nature ne me rendait pas utile pour autant, la nécessité de joindre l’information à l’émotion s’imposa à moi; donner à voir la beauté de la Nature lors d’expositions photographiques devait aller de pair avec une démarche d’information, d’échanges et de partage d’expériences.
Mes conférences sont aussi l’occasion de remettre en question ensemble nos comportements et leur impact, sans donner de leçon, mais en proposant des clés de lecture de notre rapport à la biodiversité.
L’être humain a démontré qu’en liant la réflexion à l’observation il est aussi capable du meilleur. La reconstitution des populations de baleines à bosse suite à la création de la Commission Baleinière Internationale (CBI) et à la mise en place d’un moratoire sur la chasse à la baleine en 1982 en est une preuve.
Et si l'émotion éclairée nous ramenait à la raison ?